26ᵉ Festival du Monde Arabe de Montréal : un kaléidoscope culturel du 31 octobre au 16 novembre 2025


Du 31 octobre au 16 novembre 2025, le Festival du Monde Arabe de Montréal (FMA) revient pour sa 26ᵉ édition avec une programmation foisonnante qui conjugue arts de la scène, paroles engagées, cinéma et découvertes sonores. Avec plus de 70 rendez-vous uniques, le FMA promet de faire vibrer Montréal au rythme des traditions, des métissages et des voix émergentes.

Dans cet article, je vous propose un portrait de cette édition incontournable au Québec — un guide pour repérer ce qui fait événement, repenser vos choix et planifier vos soirées à Montréal.

Une orientation artistique audacieuse : les quatre volets du festival

La direction du FMA met en avant quatre volets structurants, conçus pour parler à tous les publics et nourrir une immersion complète dans les cultures arabes contemporaines :

  • Les Arts de la scène — danse, théâtre, musique, créations hybrides
  • L’Espace Aleph — programmation libre, atelier, dialogues musicaux
  • Le Salon de la culture — tables rondes, conférences, publications
  • Le Cinéma — projections tournées vers la mémoire, les conflits, la diaspora, etc

Cette configuration rappelle que le FMA n’est pas simplement un festival musical : c’est un lieu de pensée, de rencontres et de réflexions poétiques sur les mondes arabes, leurs histoires et leurs chemins contemporains.

Les temps forts des Arts de la scène

Voici quelques-uns des spectacles phares à ne pas manquer :

Olé Persia (31 octobre, Le National, 20h)

Pour ouvrir le festival en grand, Olé Persia propose un dialogue inédit entre flamenco, musique arabe et musique persane. Une création FMA avec Mina Deris, Fernando Gallego, Shahrokh Moshkin Ghalam, Rosanne Dion, Pejman Hadadi et d’autres artistes, qui invite à percevoir des filiations profondes entre ces traditions musicales disputées.

Cantiques de l’amour (6 novembre, Cinquième Salle)

Chant mystique, chœur et méditation : cette création rassemble le chanteur soufi Khaled Al‑Hafez, Gabrielle Cloutier, l’Ensemble Vox et un derviche tourneur nommé Crow. Une proposition où chants anciens et contemporains tissent un lien entre amour, spiritualité et mémoire.

Mono‑pause (7 novembre, Le National, 21h)

Un spectacle de théâtre libanais porté par Betty Taoutel et Jacques Mokhbat. Il interroge la crise intime, l’effacement et la fracture collective dans un Liban en souffrance — un théâtre tendre, poétique et nécessaire. Suivi

Voix arabes et métissages : Andalousie, raï, jazz levantin

  • Ya Ghorbati (8 novembre) avec Lila Borsali, dans le cadre “Andalousie au féminin”, un projet qui met en valeur les voix féminines issues de l’héritage arabo-andalou.
  • Le concert de Lena Chamamyan (9 novembre), figure du jazz levantin, dont les compositions hybrides conjuguent maqâms, poésie et jazz contemporain.
  • Chazil (14 novembre, Le National) porte le raï, le chaâbi, le malouf et les musiques nord-africaines dans une approche réinventée.
  • En clôture, Moeen Shreif (16 novembre, Théâtre Maisonneuve) : une voix puissante de la tradition levantine, héritier de Wadih El Safi, qui traverse ses chansons entre enracinement et audace.

D’autres propositions émergentes incluent Lamia Aït Amara (1er novembre), Wary Nichen (2 novembre), l’orchestre Chaâbi de Montréal (4 novembre), Échos migratoires d’OctoEcho (7 novembre), Convergence (11 novembre) ou encore Songe d’une nuit andalouse (15 novembre).

L’Espace Aleph : ateliers, découvertes et dialogues

L’Espace Aleph est, comme toujours, un cœur libre du festival — accessible, participatif et ouvert à l’expérimentation. Voici quelques temps forts :

  • Le balafon, voix des terres maliennes (2 novembre) avec Adama Daou
  • Partir à la Volée (3 novembre) : projet musical collectif avec Elaine Juteau, Diego Aguilar, Eva Becmeur et Aouatef Krikrou
  • Atelier d’initiation au chant chaâbi marocain animé par Laïla Amezzian (7 novembre)
  • Découverte de la musique arabe par Ridha Ben Mansour (8 novembre)
  • Chaâbi habibi (8 novembre) avec Laïla Amezzian et Hélène Sechehaye
  • Voix de femmes, musique & migration avec Lila Borsali et Fairouz Oudjida (9 novembre)
  • Le qanoun : soixante‑dix-huit cordes (10 novembre), prestation de Chaima Gaddour
  • Musique savante algérienne : Redouane Ladjrafi et Ahmed Bouzid (13 novembre)
  • Le guembri, quand l’ancestral rencontre le futur avec Amine Benarqia (14 novembre) Suivi

Ces moments sont gratuits (ou à faible coût), et conçus pour rejoindre des publics curieux et variés. L’Espace Aleph invite tant à l’écoute humble qu’à la participation active.

Salon de la culture : penser, débattre, rêver

Au cœur du FMA, le Salon de la culture propose des tables rondes, lancements de livres, conférences et débats tout au long du festival. Thèmes majeurs :

  • Who Killed Shireen ?
  • Ziad Rahbani : résister aux temps du naufrage
  • Résistance au récit dominant : les voix juives en première loge
  • Professionnalisation de musiciens migrantes
  • Écrire sous les bombes
  • Le Monde dans mes oreilles : raconter la migration par la musique
  • Une enfance sous les bombes : santé mentale et trauma en Palestine
  • Universités et censure : peut‑on enseigner la Palestine ? Suivi

Ce salon offre un espace de pensée, de tension et de débat, en conjuguant sciences sociales, arts et engagement citoyen.

Cinéma : mémoire, exil, confrontations

La section cinéma du FMA propose une sélection audacieuse de projections autour de thèmes politiques, historiques et humains. Parmi les titres :

  • Who Killed Shireen ? (Conor Powell), ouverture filmique du volet cinéma
  • Années en parenthèses (2020‑2022) de Hejer Charf
  • Pour l’honneur de Gaza d’Iyad Alasttal
  • Gaza: Doctors Under Attack! de Karim Shah
  • The Invisible Voices (HalfmOon), dans le cadre du projet Chaâbi Habibi Suivi

Les projections auront lieu notamment au Cinéma du Parc, un lieu bien connu des cinéphiles montréalais, et viennent enrichir le regard du festival sur les réalités contemporaines des mondes arabes.

Conseils pratiques pour profiter du festival

  • Planifiez à l’avance vos soirées : plusieurs spectacles se chevauchent, et les salles comme Le National, la Cinquième Salle ou le Théâtre Maisonneuve seront sollicitées.
  • Variez les expériences : combinez spectacle musical, atelier ou table ronde — les formats courts de l’Espace Aleph rendent cela possible, même pour ceux au budget limité.
  • Explorez les lieux de diffusion : la scène montréalaise accueille le festival dans des lieux majeurs mais aussi des espaces plus modestes — une belle manière de (re)découvrir Montréal culturellement.
  • Soutenez les créations locales : le FMA présente des œuvres coproductrices ou créations québécoises, c’est une chance de voir des projets innovants.
  • Consultez le site officiel régulièrement : pour les horaires mis à jour, les billetteries, et les dernières annonces. Suivi

En conclusion : un automne à l’écoute du monde arabe à Montréal

La 26ᵉ édition du Festival du Monde Arabe est une invitation à traverser les frontières du temps et de la géographie, à entendre les voix plurivalentes de l’arabité contemporaine. Montréal, ville cosmopolite, devient pendant deux semaines un carrefour de création, de dialogue et de partage.

Que vous soyez familier des musiques arabo-andalouses, curieux du théâtre du Proche‑Orient, amateur de documentaires engagés, ou simplement avide de découvertes, le FMA 2025 offre une programmation riche où chaque soirée peut surprendre.

Rendez-vous du 31 octobre au 16 novembre 2025 pour vous laisser porter par l’élan créatif des artistes du monde arabe, au cœur de Montréal.

Pour plus d’informations (billetterie, horaires détaillés, cartes) : festivalarabe.com

IVallee
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